Morceaux d'incohérisme
Morceaux d’incohérisme
Court traité de Rien et du Réel[1]
Certains renoncent au dernier moment. Peur du Vide, Rien les effraie car ils ont encore un concept du Vide, un concept de Rien. Alors ils renoncent et préfèrent choisir le chaos. Mais chaos et ordre sont un. L'un ne saurait être sans l'autre. L'informe n'existe pas sans la forme. Alors la plénitude de Rien leur échappe. Mais c'est sans importance.
Tant que nous voulons saisir le chaos, l'Être est absent. ON est saisi du Réel. Et l'Être est la présence.
L'Être pourrait être défini justement comme la plénitude de Rien. C'est évidemment faux. Mais c'est vrai.
De même, l'Êtreté est la jouissance de la plénitude de Rien, et l'Absoluité est la transcendance de la jouissance de la plénitude de Rien.
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Avant de pouvoir utiliser l'énergie de l'Êtreté vous devez recueillir jusqu'à la dernière goutte de la précieuse énergie que vous avez perdue dans la représentation. Vous devez avoir réabsorbé entièrement la représentation.
Vous devez avoir "dévoré vos propres enfants".
Plénitude de Rien.
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Ne sois rien dans le profane.
Sois le tout Rien dans le sacré.
Ainsi, ni profane, ni sacré,
Mais le Grand Réel.
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Rien, seulement Rien, est la Voie.
Le reste est voie de l'expérience.
Accumulation d'expériences, y compris spirituelles, signifie :
Accumulation de voiles de plus en plus opaques.
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Ne Rien devenir
Et que devenez-vous ?
Mais Rien ! Et c'est si difficile, chacun voulant que je sois quelque chose. Pourtant rien ne saurait égaler la plénitude de Rien. Nul ne saurait établir en lui et par lui la Liberté absolue, comme la libre Absoluité, hors du Royaume de Rien.
Oui, ne Rien devenir. Être.
Connais-tu la plénitude de Rien ?
Rien et Tout sont l'Un.
Rien et Tout sont l'Être.
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Si vous êtes conscient que la pensée est vide,
Alors vous prenez conscience que la parole est vide,
Et que le geste est vide.
Aussi, le contrôle n'a plus de sens.
Lui-même apparaissant comme vide.
Vous lâchez prise, car il n'y a plus de prises.
Vous êtes libre.
Rien à changer.
Rien à éviter.
Ni devenir, ni permanence.
Ni agir, ni non-agir.
Pas même l'Être.
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Qu'y a-t-il au bout de Rien ?
Le Tout !
Tout & Rien, une nouvelle dualité ?
Oui, si l'on n’y prend garde. C'est pourquoi le Réel est dans l'Intervalle, le Réel est l'Intervalle entre Tout et Rien, uniquement l'Intervalle.
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Vous ne respirez pas. Dieu, mieux, l'Absolu, respire à travers vous. Ce que nous appelons respiration est l'ultime et subtil mouvement de l'Absolu. Son Respir dans l'Êtreté.
Vous ne respirez pas, vous êtes le Témoin de cette divine respiration.
Si vous prenez conscience du Témoin, alors vous possédez le regard de l'Absolu.
D'abord tuez quelques moi. Cernez la Personne.
Puis tuez la Personne. Devenez le Témoin.
Puis tuez le Témoin, devenez l'Absolu en retournant le regard vers Cela-même.
Mais prenez garde de ne pas tuer le Témoin à la légère, vous redeviendriez un moi totalement obscur cette fois !
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"Je Suis La Volonté Absolue" n'est pas concerné par les aspects, seulement par le Tout ou le Rien, soit le Grand Réel.
L'Être n'est pas concerné, il est consacré.
Il y a l'horrible agitation, l'horrible décomposition de ce monde relatif. L'horreur n'est qu'un aspect.
Pas d'aspect en Tout.
Pas d'aspect en Rien.
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Il faut tuer l'homme ordinaire en soi pour que le Dieu non-ordinaire jaillisse dans toute sa puissance et son absoluité.
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Laissez glisser le décor.
Ne pas s'accrocher au décor est une forme d'ascèse.
Ne vous accrochez pas à la situation.
Approchez-vous de l'axe.
Sur l'axe, la "situation" se met en place d'elle-même.
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L'adepte est l'Intervalle conscient entre le Tout et le Rien, entre le Tout et tout, entre le Rien et rien.
Le pouvoir de création naît de l'échange des Feux par frottement entre Tout et Rien dans ce parfait Intervalle que nous pouvons aussi appeler Réel et dont l'unique mais totale qualité est Silence (ou Parfaite Immobilité).
Du Réel naissent les réalités, réalités de Tout ou réalités de Rien.
Les réalités sont nées du réel, Silence, fécondé par le Verbe. Une réalité est une parcelle de Silence en mouvement.
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Il n'y a pas d'autre modèle applicable au Réel que le Réel lui-même.
Cela sous-entend que la pensée est inapte.
L'expérience du Réel infini est l'expérience de la conscience "étendue" du Réel.
L'expérience du Sur Réel est l'expérience de l'essence de la conscience du Réel.
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Deux grandes catégories de voies : celle de l'intégration, celle de la désintégration. Par la première, tu ingères le Tout à partir de Rien. Par la seconde, tu dissous le Tout dans le Rien.
Toutefois, celui qui recherche le Tout devra embrasser le Rien.
Et l'adepte de Rien connaîtra la fusion avec le Tout.
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La Voie du Réel, ou Voie de Rien, est différente d'une voie de sagesse, bien que Rien soit la sagesse absolue. Les voies de sagesse ont encore quelque chose à défendre. Les voies du Réel ne sont qu'absolue liberté.
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Solipsisme sacré.
Rien est la Plénitude à partir de laquelle vous pouvez engendrer le Dieu que "Je Suis La Volonté Absolue" veut en vous. Rien est la Plénitude à partir de laquelle vous Voulez vous engendrer comme Dieu.
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Rien d'humain ne doit, ne peut, subsister en Soi.
Seul l'Être.
Quant à l'humain du monde, ne pas interférer, n'apparaître dans le monde qu'en tant qu'Intervalle, Esprit insaisissable.
Présent/absent et absent/présent.
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L'absence-présence est un état remarquable né de la Fusion, une sensation indélébile, légèrement érotique de cet autre devenu soi-même.
Absence-présence, vide et vide.
Il n'y a Rien.
Il n'y a jamais Rien eu,
Il n'y aura jamais Rien que
"Je suis", l'éternelle, la parfaite absence.
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S'il est bien un secret initiatique véritable, il s'agit de la science de ne rien faire qui conduit à l'Art de Rien, le Grand Art !
Court traité d'Erotique
Toute sexualité est sacrée, par Nature, par Essence, en elle-même, puisque la danse de la vie dans sa forme la plus aboutie, la plus radicale, la plus transcendante.
L'être humain n'a perdu la conscience de cet état du sacré dans l'acte qu'en raison des commentaires inutiles et des dysfonctionnements multiples d'un mental en perdition. Il s'est ainsi interdit cet accès direct, flagrant, à sa propre divinité, à sa propre immortalité qui ne saurait être confondue avec un hypothétique prolongement de la personne à travers sa progéniture.
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L'érotisme sans métaphysique est simple vulgarité plus ou moins élégante, non plus un art, non plus une queste.
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La caresse guérit du monde.
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L'Amour vrai n'accepte pour seul écrin que le Silence.
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Pour que la Femme Sauvage, primale, ne meure jamais alors que l'Homme Sauvage peut disparaître totalement en Elle, l'homme doit créer son Corps d'immortalité, tandis que la femme doit seulement le nourrir. Voilà pourquoi, d'une certaine manière, il y a bien Immaculée Conception.
La Femme Sauvage, primale, est aussi la Femme Ultime. Il y a un saut qualitatif dans le Grand Rien entre la Femme Sauvage et la Femme Ultime.
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Le Nouvel Empyrée, qui est aussi l'Empyrée primordial, conduit et initié par le A, se caractérise notamment par la reconstitution des Couples originaux consacrés à la célébration du Grand-Oeuvre.
Le processus émerge lentement pour atteindre la fulgurance de AOR-AGNI, Lumière-Feu. Les premiers couples originels reconstitués ont déjà intégré et déployé la Fusion Êtreté-Absoluité avec Art dans le jeu le plus dense de la matière. Plus le processus sera avancé, plus la Fusion sera légère et rapide jusqu'à l'embrasement final des dieux et des déesses en une unique communion.
Enseignements murmurés
par une muse de Shambu[2]
Jadis, une éveillée bascula de son siège devant ses élèves et quelques maîtres de sagesse venus écouter son enseignement, déclenchant une stupeur générale.
Elle éclata de rire et, à quatre pattes devant son auditoire interloqué, expliqua que le ridicule ne tuait que l’ego, la personne, mais suscitait le rire compatissant des dieux.
Depuis, elle est connue comme l’éveillée qui rit.
Voici l’essence de son enseignement :
« Être humain est le comble du ridicule. Songez-y : un dieu qui tient à peine debout et oublie ce qu’il est pour se croire une ombre tissée de croyances conditionnées. Il harangue les dieux, ses pairs, comme un vulgaire pêcheur, oubliant sa propre nature divine.
Chaque fois que vous vous retrouvez dans une situation ridicule, c’est afin de vous rappeler le ridicule de la personne, de toute personne, et de la nécessité de s’échapper de cette illusion tenace : « Je suis une personne. ».
Non, vous êtes !
Et encore : K ! »
Le son K, émis par un claquement de langue, sonne au sommet du crâne.
Il représente « le mot qui n’a jamais été prononcé dans l’Êtreté qui n’a jamais été engendrée », la source des sources.
Cette pratique du son K est liée au secret de la fabrication d’Amrita, le nectar d’immortalité, dans la kapala.
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Je suis ce que les mortels nomment une éveillée.
Je ne suis pas ce que les mortels appellent une éveillée.
Je suis.
Et je ne suis pas.
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Il n’est qu’une seule manière d’être adulte, c’est de connaître réellement que nous sommes des enfants.
Et d’en rire...
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« Je Suis » signifie « Je » ne fais RIEN.
« Je » n’ai RIEN.
RIEN :
qui RIT avec l’UN,
qui RIT par l’UN,
qui rit en l’UN.
Le RIre divUN de l’ABSOLU.
L’adepte, c’est l’Être qui Rit.
Le Rieur Eternel.
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Toute situation ridicule nous rappelle que la Personne n’est qu’impuissance, insignifiance et prétention.
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La situation est la voie.
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La Personne est un excrément qui se prend pour une entité.
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L’humanité est une merde.
Mais une merde sacrée qui a pour fonction de poser le problème du mal aux dix mille êtres et d’introduire à l’entendement.
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L’être humain est une formidable création aimante, presque une machine aimante, mais le plus souvent en dysharmonie.
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Être humain.
L’Être est immaculé, indicible, infini. Félicité.
L’humain est un excrément.
Déposez le ici même, là où vous êtes à l’Instant, et laissez le se décomposer en humus.
Demeurez au coeur de votre réalité originelle et ultime.
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La Terre n’appartient pas aux êtres humains.
L’humain appartient à la Terre.
La Terre appartient au Ciel.
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« Dieu » est, tout comme « je », « tu », « il » ou « elle », un pronom personnel.
Il est le pro-nom personne-el de l’Être en l’humain.
« Dieu » est le pronom qu’utilise la Personne effleurée par la Beauté de l’Être.
ON est, en écho, le pronom impersonnel et indéfini qui exprime l’intensité de cette expérience.
En ON, se trouve toute la profondeur du couple Êtreté-Absoluité.
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Le temps est l’étendue de l’instant.
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Temps, nom, forme humaine, mouvement, étendue, sont identiques.
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Demain est d’une totale inutilité.
Hier n’est qu’un fallacieux prétexte.
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L’instant est insupportable à la Personne.
C’est pourquoi elle crée le temps afin de tenter de le masquer.
Le masque se nomme « ennui ».
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La voie de l’ennui est d’une rare pertinence.
Quand la Personne a goûté toutes les formes de l’ennui, de nostalgie, de désillusion, elle renonce à elle-même, par auto-effacement.
Elle cesse toute forme d’adhésion.
Par épuisement, elle laisse libre la place pour l’Être.
L’ennui est une préparation possible à l’art de « ne Rien faire », mais il requiert une technicité précise qui conjugue association, dissociation et rappel de soi.
S’ennuyer et contempler l’ennui.
Sans la contemplation de l’ennui, celui-ci conduit à la dépression, une forme très puissante d’identification négative de la Personne.
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Le temps est toujours limite.
L’être est toujours l’émerveillement de l’instant.
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Ce que vous regardez comme une étendue n’est pas l’espace mais bien le temps. Toute perception est une impression du temps. Si l’homme, ou la femme, dans le courant de l’intranquillité est dévoré par le temps, tout au contraire, l’être en réalisation a dévoré le temps et demeure au-delà de toute temporalité.
La véritable première initiation, qui peut être l’ultime tant les suivantes n’en sont que les conséquences, est l’initiation des mangeurs de temps. Elle intervient de manière adjacente à l’inversion des chandeliers, au renversement de la conscience devenue non-identifiée.
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La Personne est un accident, un moment de forces de la périphérie la plus éloignée de l’axe central, du Pays du Vide d’où jaillit l’énergie. En s’éloignant, cette énergie, née du non-temps, se transforme en temps et constitue ainsi un lieu pour la Personne.
La Personne peut alors élaborer progressivement l’illusion de la durée alors même que ce jaillissement et sa rétractation dans le centre sont immédiats. Cette immédiateté n’est en général perçue chez les humains conditionnés qu’au moment de l’expérience appelée « mort », en fait le retour ou la réintégration à l’axe central.
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Il est un temps, le dernier temps, où la seule question, le seul souhait, la seule tension, l’unique geste avant la libération, est la mort elle-même. Mourir avant de mourir ou mourir en mourant, c’est toujours vivre le dernier temps. Le dernier temps qui est aussi la première éternité.
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L’avant dernière question posée, avant l’ultime temps, est celle du double.
Moins qu’une question, c’est une problématique énergétique.
La résoudre signifie s’inscrire définitivement dans l’expérience non-duelle.
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Ne voyez pas la « fin des temps » comme une ligne qui, brusquement, s’interromprait, mais comme une infinité de cercles concentriques qui se résorberaient en un centre unique, l’Instant, l’Intervalle, le Point de Vide.
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Le Vide renvoie le Tout à son Néant.
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Tranquillement installé dans le Silence, une pensée émerge naturellement. Tranchez-la obliquement pour restaurer le Silence jusqu’à la prochaine irruption d’une pensée. Tranchez avant et après.
Mais, pour couper la racine, ou le principe même de la pensée, il convient de trancher, une pensée, une seule, n’importe laquelle, longitudinalement. Dénudez son énergie sans en interrompre le mouvement. Alors, vous ne quitterez plus le Silence. Vous serez maître de l’Intervalle.
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La sortie de l’Intervalle, porte du Grand Réel, vers le monde des formes, le monde explicite, exige la conservation de la plus grande fluidité.
Une trop grande densité risque d’entraîner une percussion des formes.
La fluidité permet de se con-former pour ensuite se densifier progressivement.
Revenez du Grand Réel tels des fantômes !
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L’initiation au Réel, qui est aussi initiation du Réel et initiation par le Réel, relève du non localisé, du non-lieu absolu.
Tandis que l’initiation au pré-Réel, au pressentiment du Réel, exige un contenant sacralisé pour mettre en œuvre le processus Bâtir-Habiter-Penser, un dedans et un dehors, l’initiation au Réel relève de la non-dualité.
Ni contenant, ni contenu.
Ni vase, ni nectar.
Con-Fusion sans confusion.
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L’Être : Cela en qui j’ai la vie, le mouvement, l’étant donné.
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L’être immobile est non-être.
Le non-être en mouvement est être.
Les formes vivantes naissent et meurent de la danse de l’être et du non-être.
Quand la danse cesse, les formes se rétractent dans le Vide du Cœur.
Ainsi, les dix mille êtres n’existent que dans la danse pour disparaître dans le Vide.
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L’être, voie du milieu, est la porte ultime.
Le non-être, rivière du milieu, est l’essence ultime.
Du Grand Rien.
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Le guerrier incohériste est impitoyable.
La pitié est un déni de compassion.
Son coeur de feu est empli d’un amour infini et a-personnel pour toutes les formes de vie.
Pour lui, l’incohérisme n’est ni un mouvement, ni une école, mais un art, une aventure et une posture. Art de l’Être, aventure initiatique, posture de l’UNdifférencié.
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La poésie du Réel est absolument implacable.
Tout comme l’Univers.
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Ce qui est magiquement juste peut se révéler alchimiquement erroné, et inversement.
Seul le Poète, initié au coeur du Réel, sait s’affranchir de la loi des correspondances, loi qui vaut pour le monde des formes. Tout ce qui est en Haut, n’est pas toujours comme ce qui est en bas. Tout ce qui est formellement en haut, est comme ce qui est formellement en bas.
Apprenez à distinguer la forme et l’essence.
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Qu’est-ce, en Réel, que l’accouchement au sein de la représentation, au sein de la forme, d’une autre forme qui va ajouter du mouvement au mouvement, de la vie à la vie ?
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Si vous êtes identifié à la forme physique du corps, écho du moule humain, la lovée se lève de la base de la colonne vertébrale vers le sommet de la tête.
Si votre corps est l’univers, la lovée se lève de toute part, comme une constellation de jaillissements.
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N’adhérez à aucune forme traditionnelle.
Une adhésion devient vite une adhérence limitante.
Traversez les formes avec respect pour rejoindre le centre, silencieux, vide et immuable.
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L’essence n’est pas le cœur de la forme.
L’essence englobe la forme.
Ne confondez pas le point d’impulsion de la forme avec l’essence.
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Sur la voie, parler de sa Personne, c’est toujours tricher, c’est toujours une manière de se laisser aller.
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« Voir » la Personne partir en lambeaux, comme « la chair quitte les os » annonce l’émergence impériale de l’Être dans le champ, et dans le chant, de la conscience.
Nulle attente.
Nul besoin.
Eveil à et en CELA.
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L’énergie de la forme est limitée.
L’énergie de l’Intervalle est illimitée.
L’inscription « en creux » est toujours plus puissante magiquement que la trace « en relief ».
L’absence est supérieure à la présence.
Le vide supérieur au plein.
Le contenu supérieur au contenant.
Nombreux sont ceux qui confondent l’un et l’autre et ne sauront « voir » absence, vide et contenant.
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Vous n’interrogez que les formes.
Seul l’Intervalle devrait être interrogé.
Lui seul livre le Réel.
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L’Être ne souffre aucune interprétation.
Prétendre interpréter l’Être, c’est instaurer le bruit dans le Silence essentiel, induire la dissonance dans l’harmonie de la musique des Sphères, la dysharmonie dans les mathématiques des formes.
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L’impossible ne s’oppose pas au possible.
Le possible n’est que la part fluctuante, aléatoire, de l’impossible.
De l’UNpossible.
[1] Publié in Eveil et Incohérisme. Éditions Arma Artis, 2005. ISBN 2-87913-069-7
[2] Publié in Eveil & Absolu, Editions Arma Artis, 2009. ISBN 978-2-87913-119-1.
Les morceaux d'incohérisme, exemplaire solaire, Fragments d'Absurdité Sacrée. Préface de Jacqueline Kelen. Illustrations Pierre Duriot. Éditions Rafael de Surtis, 2000. ISBN 2-912271-69-X. Epuisé