Haïkus
Haïkus
Sélection
Presque Haïkus
Peut-être incohéristes[1]
Face à l’étendue
Etrange larme salée
Et le vent chthonien
Seigneur de la pierre
Dressé entre ciel et terre
Tous ces flots rompus
Matinée céleste
Gestes dépouillés du jour
L’instant est parfait
La Lune opulente
S’écoute le damaru
La danse de fièvre
Temple des sillons
Ta peau d’or nacrée sacrée
Déesse incertaine
Serpent du hasard
Dans la brume d’automne
Dressé vers le Soleil
Matin balbutiant
L’océan est déchaîné
Cacophonie bleue
La Lune absente
La mélancolie des dieux
Le cœur se serre
Eté en déclin
Jardin devenu labyrinthe
Esprit alerté
Premiers orages
L’éclair scelle le cœur
La pensée s’élève
A plus haut Soleil
Abandonnez les ombres
Liberté d’un rien
Douceur de la nuit
Les mots sont soudain légers
Comme les cailloux
Tranchant du sabre
L’eau de la rivière gelée
Impossible forge
*
Le balancier du temps[2]
Hiver sans herbier
Chroniques de la mort lente
Sécheresse froide
Lumières des néons
Crépitements inquiétants
La ville est moite
Brouillard du matin
Le goutte à goutte du cœur
D’un soleil rouge
Dans la neige gelée
Des pommes pourries survivent
Pour l’oiseau frileux
L’eau crapuleuse
S’écoule trop lentement
Loin sous la glace
Blanc sur blanc l’hiver
La couverture accueille
Un chat noir lové
La sévérité
De l’hiver glacé déchire
L’univers en deux
Sous l’arbre mort
Au milieu d’écorces bleues
Un rat blanc doute
Les transparences
Des vitres nues de l’hiver
Evoquent la mort
Un murmure strident
Annonce la vieille dame
Du lac sans retour
La brume s’étage
Le sourire de l’en-deçà
Lentement s’ennuie
La lune ruisselle
Les pieds dans l’eau l’enfant rit
Les yeux vers le ciel
La nuit s’efface
Sous l’effet d’une brise
Qui s’encanaille
L’amour convexe
Des blancs matins de l’hiver
Se joue des glaçons
Tremblements d’âmes
Les grands temps si lointains
Toujours si proches
Nuit d’une étoile
Cosmonaute de l’Esprit
Je vole vers Toi