Les chercheurs
Nous marchions,
comme des vagabonds éperdus,
toujours orphelins d’un siècle,
d’une mémoire,
d’un absolu,
d’un morceau de ciel bleu au bord d’un idéal.
L’errance nous rendait rudes ;
nos pas bousculaient une vie nonchalante,
faite des petits renoncements aux intentions premières
et remplie des conforts d’un funeste repos.
Nous ne nous arrêtions pas
à ces trop légères rencontres,
nous semions dans nos nuits des rêves agités
quand des remords venaient
de n’y avoir pas puisé
la tendresse d’une course plus sereine.
Mais le poids de nos regrets n’entravait pas la marche,
cherchant toujours le passage
avec l’obstination d’une raison majeure.
La mélancolie seule brisait parfois nos forces
mais dans le sel des larmes
gisait encore une révolte
où triomphait la quête
qui ouvrait le passage.