Interview de Lyane Guillaume par Véronique Forge pour "FEMMES D'EXCEPTION", Direct 8 le 17 juin 2008
 
 
(Vidéo)
 

Styliste à Kaboul

L'EXPRESS |31, 07, 2008| Par Dominique Lagarde

 

Lyane Guillaume a vécu plusieurs années à Kaboul. Aryana, son personnage, est inspiré de la styliste afghane Mina Sherozy, dont les vêtements détournent avec humour la burqa.
 
[...] Ce livre évoque avec tendresse les femmes d'Afghanistan, pleines de bon sens et d'humour. Et dresse le portrait sans complaisance du monde parallèle du nation-building, dopé par les dollars de l'aide internationale.

Lyane Guillaume : secrets d'Afghanes
 
 
   

"Laveuse de chiens", "Sagchouï" en persan. C'est le nom que l'on donne, en Afghanistan, à ceux qui ont exercé des petits boulots, parfois des emplois très bien rémunérés, à Hambourg, New York ou Paris, pendant les guerres afghanes, et qui, la paix - ou ce qui en tient lieu - revenue, rentrent à Kaboul "en tirant la langue pour exiger leur part du gâteau". Aryana Wazirzaï est une Pachtoune, l'ethnie majoritaire d'Afghanistan, celle de l'actuel président Karzaï, celle aussi des talibans. Styliste formée en occident, elle revient en Afghanistan à 34 ans, pour retrouver ses racines. Elle ouvre une boutique, "Quai Malaquais" (l'élite afghane est francophone), rêve de devenir la Coco Chanel de l'Afghanistan, va de déconvenues en petits succès, s'obstine, en redécouvrant l'infinie complexité de son pays.

Le sel du livre de Lyane Guillaume (qui a vécu en Afghanistan à l'époque de l'occupation soviétique, puis de 2004 à 2007), c'est notamment les dialogues du "coeur des Vierges", cette agora quotidienne des dix couturières dont s'entoure Aryana. Au fil des conversations de Mabouba-la-poulette, Latifa-toujours-enceinte et des confidences parfois crues, souvent drôles, de Kissou-la-blanche et Chirine-coquine, Kaboul et la société afghane se racontent.

Propos de femmes à la langue d'autant plus déliée qu'au dehors elles sont souvent emprisonnées sous leur tchadri, confidences sur les hommes, les subtilités ethniques, la guerre omniprésente, ses chefs... Tel Massoud le Tadjik, l'icône des Français, dont Lyane Guillaume a le courage de dire qu'il porte une lourde responsabilité dans le massacre des Hazaras, à Afshar, en février 1993, et qu'il ne fut pas, c'est le moins qu'on puisse dire, un progressiste, surtout s'agissant de la place des femmes. C'est dans son atelier de mode, dans le caquetage de ses couturières, qu'Aryana entendra quelques vérités décapantes, par exemple celle-là : c'est sous Nadjibollah "le boucher" que la condition de la femme afghane a le plus (mais brièvement) progressé.

Alors que la communauté internationale se mobilise une nouvelle fois, Laveuse de chiens aide à appréhender la complexité du pays de l'"éternité en guerre".
 

RESPECT | |

"Laveuse de chiens" : drôle de titre pour un roman racontant l'histoire d'une stylliste revenue s'installer en Afghanistan après 25 ans d'absence. Maîtrisant son sujet, Lyane Guillaume décrit, explique, dénonce, nuance... Facile à lire, juste et sensible.


LE FIGARO.FR | |2008

[...] A travers ses personnages, elle montre comment vingt-cinq années de guerre ont fait régresser le pays d'un demi-siècle. Un livre inattendu dénonçant des paradoxes souvent tus par les médias.


BULLETIN DE L'ASSOCIATION DES ANCIENS ELEVES ET AMIS DES LANGUES ORIENTALES. DECEMBRE 2008.

"Excellent roman qui nous restitue non seulement l'histoire récente de l'Afghanistan, mais nous fait vivre la vie quotidienne à Kaboul de septembre 2004 à juillet 2006..."

DOMINIQUE BONA. VERSION FEMINA. JUILLET 2008.


ANNE BERTHOLD. LA VIE. JUILLET 2008;


NATHALIE SIX. LE FIGARO. 21 JUILLET 2008

 


JEAN-LOUIS GOURAUD, LA REVUE POUR L'INTELLIGENCE DU MONDE, JUILLET-AOUT 2008

" Laveuse de chiens... est le meilleur reportage jamais écrit sur la vie quotidienne à Kaboul, sous l'autorité - si l'on peut dire - de celui qui passe pour être, à défaut de mieux, le chef de l'Etat le plus élégant de la planète, Hamid Karzaï... Lyane Guillaume signe là un véritable documentaire sur le Kaboul actuel, ville dévastée dont la population... semble avoir perdu jusqu'à son âme. "


CAROLINE GUERIN. LA VOIE DE L'AIN. 27 JUIN 2008




ISABELLE MONNART. DH.BE, 4 JUILLET 2008

 

Lyane Guillaume a vécu longtemps à Kaboul, une ville qu'elle aimerait que l'on aime à notre tour.
 
BRUXELLES Comme son héroïne, Aryana, Lyane Guillaume a vécu, à Kaboul, les émeutes qui, en 2004, ont vu les Afghans se rebeller contre les étrangers. Et comme son héroïne, l'auteur a souffert qu'un aussi beau pays soit, une nouvelle fois dans sa terrible histoire, au coeur d'un conflit endémique, alimenté par la haine et la colère d'un peuple qui n'a que trop souffert.
 
Alors, puisque c'est aujourd'hui son métier, elle a écrit un roman mettant en scène cette nation-là, méconnue et résumée, si souvent, à quelques montagnes où se terrent des talibans, à quelques rues poussiéreuses et défoncées, à quelques femmes déambulant, des grappes d'enfants accrochées à leur burqa. "J'ai passé sept ans de ma vie en Afghanistan" , commente l'auteur. "Forcément, Aryana est le fruit de mon expérience et de mes rencontres. Il y a un peu de moi en elle, mais surtout, elle est l'Afghanistan tel que je l'ai connu. "
 
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