Imagination, Intelligence, Intimité
Imagination
L’imagination consiste à se représenter des objets ou des situations qui n’existent pas. Il s’agit d’une projection dans un présent que l’on invente ou dans l’avenir.
Il ne faut pas confondre imagination et anticipation. Cette dernière est indispensable pour prendre des décisions puisqu’elle permet d’évaluer les plaisirs et souffrances éventuels pour essayer d’orienter correctement les événements.
Si l’anticipation est le minimum de l’imagination, quel est son maximum ? Quiconque choisira une recherche volontaire de créativité aura intérêt à cultiver le mieux possible son imagination.
Cette faculté n’est pas une activité abstraite, bien au contraire. En tant que pratique de l’individu, elle est entièrement factuelle, portée par le corps jusqu’aux mots qu’il fabrique.
Nous dirons que l’imagination relève de la pratique exploratrice des quatre étapes neuronales du corps : les sens, les gestes, la parole et l’écrit.
Cependant, par essence, elle est impossible à diriger vraiment. C’est en laissant le corps vagabonder par petits pas dans ses expressions sensorielles, gestuelles, orales et écrites que l’inattendu survient. Un inattendu constructif qui ouvre les indispensables nouveaux horizons.
11 avril 2016
Intelligence
Notre intelligence, c’est une bougie en plein vent.
Jules Renard
Nous dirons que l’intelligence est universelle : exister, c’est posséder nécessairement une forme de compréhension du monde.
Cependant, on pense habituellement qu’il y a chez les humains des degrés divers d’intelligence. Par exemple, en fonction de l’habileté à manier la logique portée par les mots prononcés ou regardés, ou dans l’art de jongler avec une large palette de connaissances.
Mais, puisque les humains élargissent leur relation au monde selon les étapes successives, familiale, collective et individuelle, on peut émettre l’idée que l’intelligence s’amplifie de la même façon.
L’intelligence humaine ajoute donc en gigogne une intelligence collective, puis une intelligence individuelle à l’intelligence première, familiale. Ces trois intelligences, loin d’être abstraites, se développent grâce à l’affinement des quatre outils : les sens, les gestes, la parole et l’écrit.
Les étapes aident à comprendre l’organisation affective et sociale, tandis que les quatre outils permettent de délimiter les problématiques prioritaires, puis d’œuvrer à leur résolution.
L’intelligence implique alors l’exercice de qualités telles que l’écoute, la patience, la persévérance, la volonté, une dialectique perpétuelle entre audace et prudence.
18 avril 2016
Intimité
À tout moment, le corps fonctionne dans sa totalité par les sens, les gestes et le langage pensé, parlé ou écrit. Mais exister dans une subjectivité, pour les êtres humains, c’est posséder une intimité : garder des parts de soi pour soi dans la relation à son propre corps, ce qui inclut la pensée bien sûr.
L’intimité crée l’unité de l’être. Elle représente la part centrale qui favorise la prise de conscience de soi-même et de l’autonomie.
Le bonheur relève sans doute d’une relation harmonieuse avec l’intimité. Comment est-ce que j’écoute mon être dans toutes ses particularités ? Quel est mon discours intérieur ?
L’intimité, par définition, se protège d’autrui. Il faut savoir garder un secret de soi, qu’il appartienne au passé, au présent ou à l’avenir. Au plus intime réside la vision complète de soi.
Mais en même temps, l’intimité n’aurait pas de sens si elle ne se partageait pas. Cela requiert des personnes choisies avec qui la confiance s’est construite d’une façon durable.
Ce que l’on partage reste toujours partiel puisque nul n’est exactement semblable à soi. L’intimité revient à comprendre que l’unicité de l’être ne produit pas de la solitude, mais au contraire permet l’attachement à autrui.
02 mai 2016