André Duprat L’étang unique Editions Apeiron. 53 pages. 19 Euros. 16, rue Louis Codet - 87200 Saint Junien.

Pas moins de sept photographes dont Hélène Duprat, son épouse et Yves Chagnaud, l’éditeur, offrent leurs images d’étangs en noir et blanc à ce très beau texte en quatre parties d’André Duprat. La douceur des tons gris de la couverture s’accorde à une mise en page recherchée : un écrin format 200X200 pour cet étang unique.

Au centre de l’œuvre comme au creux d’une forêt, l’étang limousin a retrouvé ici une place de choix comme dans de plus anciens recueils. La promenade digestive d’André Duprat reste fidèle à l’harmonie des lieux explorés dans l’enfance, parcourus en toute saison.

Souple cuir à la fenêtre des ombres, il est l’été / Feuille blanche croquante sous l’imprudence, il est l’hiver

Pièce d’eau étang de couleur ou étang de tête, il se fait le support-surface, support de pensée, surface des cheminements, reflets de l’âme et du cœur d’André Duprat. Si On se confie à un étang, c’est probablement à cet étang du dimanche que l’auteur dit choisir pour être le cœur du livre.

Je suis proche d’un étang court sur vagues / Dont la fortune de terre tient dans le regard / D’au moins toute une vie

La poésie d’André Duprat renouvelle avec fraîcheur et gravité l’évocation de la nature simple de l’étang compagnon de la retenue.

Je lui dois un savoir silencieux / Une remise à jour perpétuelle

Nous avons tout à gagner à faire nôtre dans sa belle présentation cette promenade en voix, foisonnante, sensible, surprenante.

L’étang ce petit large qui course les nuages.

 

Colette Millet – in Revue La Grappe n°85 Mars 2013